Qui a tué Ben Barka ? Mais qui ? Jeudi soir sur Antenne 2, Alain Decaux fouettait une impatience feinte, une fausse fébrilité, une curiosité de façade Oui qui, qui ? Comme s'il l'ignorait ! Même nous qui n'avons pas passé deux mois à étudier le dossier, on le savait, on avait envie de lui souffler : ou c'est Oufkir, alors ministre de l'intérieur de Hassan II, ou c'est Boucheseiche, un tueur à gages. Pour le compte de qui ? Decaux a bien sa petite idée. Nous aussi. Ils ont bénéficié, l'un et l'autre, de l'active, de l'efficace complicité de ceux que le général de Gaulle qualifiait à l'époque, jolie formule, d'hommes à toutes mains et à toutes aventures. Il n'y a rien eu, disait-il encore, dans cette affaire que de vulgaire et de subalterne.