Natif de la capitale de la Catalogne, l'architecte-urbaniste, à qui l'on doit notamment le marché Saint-Honoré à Paris ou le Donnelley Building de Chicago, parle de Barcelone avec une passion communicative. "C'est une ville unique, difficile à comprendre avec des schémas conventionnels, explique-t-il, en sillonnant les principales artères de la ville". C'est une cité inachevée, en constante mutation, où tout a le charme du non-fini". L'oeil aiguisé, Ricardo Bofill, observe et commente volumes et volutes. Debout, dans la nef de la Sagrada Familia, bras écartés, il pivote sur lui-même comme pour s'imprégner de l'espace. "Il faut avoir les yeux très ouverts, bouger tranquillement, et en même temps se rappeler ce qu'il y a derrière. C'est comme cela qu'on a le sens de l'espace. Sinon cet art n'existe pas."